Jimmy Van Eaton 

prélude : Jerry Lee Lewis, Roy Orbison, Charlie Rich, Johnny Cash et Billy Lee Riley ont tous commencé leur carrière chez Sun Records – et un seul homme a joué  pour chacun d'entre eux JM « Jimmy » Van Eaton.  Les gens ne réalisent pas toujours que Great Balls Of Fire est un duo. Le classique du rock’n’roll ne comporte ni guitare ni basse solo. Les seuls musiciens présents sur le disque sont Jerry Lee Lewis au chant et au piano, et Jimmy Van Eaton à la batterie. "Je ne sais pas comment cela s'est produit", admet Van Eaton, plus de 60 ans après avoir enregistré  la piste. « En fait, nous avons fait  la chanson avec le groupe au complet pour le film Jamboree, mais avec  on ne savait pas quelle prise ils allaient sortir. Ils s’asseyaient plus tard, les écoutaient et choisissaient différentes coupes. Il ne fait aucun doute, cependant, que le piano entraînant du Killer et la batterie de Van Eaton s’accordent parfaitement. 

JM 'Jimmy' Van Eaton est né et a grandi à Memphis et a commencé sa carrière musicale au lycée.Il fallait suivre un cours de chant ou d'instrument pendant au moins un an », se souvient-il. « J'ai intégré l'orchestre du collège et j'ai joué de la trompette pendant un an. Cela n’a pas très bien fonctionné, alors en huitième année, ils m’ont fait passer à la batterie et je suis tombé amoureux.Dès la neuvième année, Van Eaton et quelques camarades d’école avaient formé un groupe Dixieland appelé The Jivin’ Five.C'était avant Elvis. Nous écoutions des grands groupes comme Tommy Dorsey et son orchestre. Puis Elvis est arrivé et je voulais devenir batteur de rock’n’roll, alors j’ai un peu oublié Dixieland et j’ai commencé à me concentrer sur le rock.Son groupe suivant, alors qu'il était encore au lycée, était The Echoes. C’était « un groupe du type Elvis » et il a décidé de suivre les traces de Presley en se rendant au Memphis Recording Service au studio Sun sur Union Avenue.

"Je voulais entendre à quoi nous ressemblions et comme Elvis l'a fait, et enregistrer un acétate", explique Van Eaton. "Je pense qu'ils m'ont facturé 15 $ .L’ingénieur du son était Jack Clement qui avait récemment produit Trouble Bound par la dernière signature de Sun, Billy Lee Riley.«Après la séance, Jack m'a demandé quels étaient mes projets»J’ai dit que je n’en avais pas et il a dit que Billy Lee Riley avait besoin d’un batteur, serais-je intéressé ? Alors Jack, Billy et un guitariste appelé Roland Janes sont venus m'entendre jouer dans un petit club avec The Echoes. Ils m’ont embauché, ainsi que le bassiste Marvin Pepper, pour aller travailler pour Riley.

 Je ne viens pas d’une famille riche, dit-il, mais j’avais un emploi lorsque j’étais au lycée et j’ai économisé environ 500 ou 600 $ sur une période de trois ans. Je voulais acheter une voiture d’occasion, parce que quand tu es en terminale et que tu te promènes encore… si tu avais une voiture, tu avais vraiment quelque chose. Ensuite, j’ai vu ce jeu de batterie et au lieu d’acheter une voiture, j’ai dépensé 500 ou 600 $ en batterie .En plus de jouer en live avec Riley, Van Eaton a commencé à s'entraîner et à enregistrer avec lui au Sun où il s'est rapidement imposé comme batteur "maison" de Phillips , aux côtés du guitariste Roland Janes, dont les coups riffs  faisaient autant partie du son de Sun que le slap-marque du studio. écho en retour.

 "J'avais une bourse de musique pour aller à l'Université de Memphis, mais j'ai commencé à enregistrer quand j'étais encore au lycée, donc je ne voyais pas l'intérêt d'aller à l'université pour apprendre à faire ce que je faisais déjà", Van Eaton rit.

La première chanson sur laquelle il a joué était le premier Crazy Arms de Jerry Lee Lewis. Se souvenant de sa première rencontre avec la nouvelle boule de feu de Ferriday, en Louisiane, Jimmy laisse échapper un petit rire. « Oh mec, je ne savais pas quoi penser de Jerry Lee. Il ne ressemblait à aucun rock’n’roller que nous ayons jamais vu. Elvis, Billy Riley et Warren Smith ressemblaient tous à ce à quoi nous pensions que les rock'n'rollers étaient censés ressembler, mais Jerry Lee est arrivé avec une toute autre "chose". Il avait une barbiche. Ma première impression était que je ne savais pas quoi penser de lui.

 Je ne pensais pas qu’il en vaudrait la peine, mais je dois dire que c’est probablement un des gars le plus talentueux avec qui j’ai jamais joué. Une fois que j’ai vu à quel point il était un grand chanteur et un fabuleux pianiste, j’attendais avec impatience tout ce que nous allions faire avec lui, parce que je savais que ça allait être amusant et différent.« Il a toujours été arrogant », déclare Van Eaton. « Il a toujours pensé qu’il était le meilleur et il essaierait de vous le prouver. C’est pourquoi, lorsque ces coffrets sont finalement sortis, il y a eu tant de non vendus. Il pensait qu’il pouvait surpasser Elvis, alors nous avons fait Don’t Be Cruel et Jailhouse Rock et toutes ces chansons juste parce qu’il voulait me montrer qu’il pouvait les faire aussi bien qu’Elvis. (mais la!!!hum) .

Crazy Arms n'était qu'un succès local et Lewis a rejoint pendant un certain temps Van Eaton au sein du groupe Sun house. Sur des disques comme Love My Baby de Hayden Thompson et Flying Saucer Rock'n'Roll de Billy Lee Riley, vous pouvez entendre la façon dont le piano de Jerry et la batterie de Jimmy s'unissent pour devenir la machine à rythme parfaite.L’ascension de Lewis s’est produite lorsqu’il a enregistré Whole Lotta Shakin’ Goin’ On en 1957. Van Eaton était juste à côté de lui à la batterie et se souvient de la façon dont le vendeur multimillionnaire est né.

Une autre légende avec laquelle Van Eaton a joué était Man In Black, Johnny Cash."Cash était une sorte de gars plus grand que nature – c'était un gars de grande taille", se souvient Van Eaton. « Mais c’était un gars sympa. Il a toujours été gentil avec moi.« Johnny n’utilisait pas de batterie jusqu’à ce que Jack Clement commence à l’enregistrer. Jack a écrit I Don't Like It But I Guess Things Happen That Way et Come In Stranger et c'était la première fois que Cash enregistrait avec une batterie, un piano et des choristes, par opposition aux seuls Tennessee Two. Je ne sais pas si Cash a aimé ou non. Je ne pense pas qu’il voulait un batteur. Mais une fois qu'il s'est habitué à utiliser la batterie, il a voulu avoir un batteur dans son groupe, alors il a engagé WS Holland sur la route et WS a joué avec lui toute sa vie après que nous ayons enregistré ces disques de Sun.

Selon Van Eaton, « Elvis apparaissait tout le temps. Quand il était à Memphis, il adorerait venir traîner au studio. Il y avait très peu d’endroits où Elvis pouvait aller sans être dérangé, et le studio en faisait partie.« Elvis, avant d’entrer dans l’armée, était très accessible. Il aimait passer du temps avec nous. L'un de mes souvenirs préférés d'Elvis est que je suis allé chez lui sur Audubon Drive un soir. Il n’y avait personne à part sa mère, son papa et quatre ou cinq autres personnes. Il s'est assis au piano et nous a donné un concert personnel et c'était génial. Sur le moment, on n’y pense pas, mais maintenant, avec le recul, je me rends compte à quel point c’était spécial.

Non lors des sessions SUN,il n'y avait pas plus d'abus que ca !! 

Mais il n’y avait pas autant d’alcool qu’on voudrait nous le faire croire, parce que la plupart de ces boissons étaient coupées pendant la journée – c’était surtout l’après-midi.

« Nous n’avons pas fait beaucoup de sessions nocturnes », poursuit le batteur, « mais quand nous avons enregistré Raunchy avec Bill Justis, nous n’avons même commencé la session qu’à 2 heures du matin. Bill avait un concert à l'hôtel Peabody ce soir-là avec son big band, et je jouais avec Riley au supper club Starlite et je ne suis descendu qu'à 1 heure du matin. Nous nous sommes donc tous retrouvés au studio après ces concerts. Nous avions trois gars de l’orchestre de Bill Justis et trois gars du groupe de Billy Riley : Roland Janes, moi et Jimmy Wilson, le pianiste. Un millions de ventes, voilà le résultat .

"Le problème avec les enfants qui essaient d'enregistrer aujourd'hui, c'est qu'ils jouent trop fort", estime Van Eaton. « Il faut jouer doucement en studio et laisser l'ingénieur du son vous monter le son dans la salle de contrôle. Surtout au 706 Union – ce petit studio. Ils n’avaient pas de cloisons entre les instruments .Le piano n’était pas amplifié et nous n’avions pas d’écouteurs, donc notre accord était que si vous n’entendiez pas le piano, vous étiez trop fort. Nous avons dû descendre sous le piano, surtout avec Jerry Lee.

Les tâches de production ont été réparties entre Clement et le fondateur de Sun, Sam Phillips. Ils avaient tous les deux des styles différents.

Parmi les chansons classiques sur lesquelles Van Eaton a joué au Sun figuraient Breathless et High School Confidential de Jerry Lee, Claudette et Devil Doll de Roy Orbison, Uranium Rock de Warren Smith et Lonely Weekends et Who Will The Next Fool Be de Charlie Rich...

Au début des années 1960, la brève période de succès de Sun était terminée et Van Eaton, comme beaucoup d’autres musiciens de l’époque, a évolué, dans son cas pour diriger une entreprise de distributeurs automatiques et, plus tard, pour devenir banquier d’investissement."Je me suis marié et je voulais plus pour ma famille, alors j'ai dû trouver autre chose à faire, parce que je ne gagnais pas assez d'argent en jouant", dit-il. «Mais je n'ai jamais arrêté de jouer. Roland Janes et moi avions un groupe et jouions autour de Memphis pendant environ cinq ans dans un  seul club, trois soirs par semaine.Il s'est ensuite impliqué dans la musique gospel et, au début des années 80, est revenu au rock pour quelques dates live avec Jerry Lee.Puis Hayden Thompson ...

Réfléchissant à l’intérêt constant porté aux disques qu’il a réalisés chez Sun, Van Eaton, aujourd’hui âgé de 81 ans, déclare : « Il est difficile de croire que nous en parlons encore. Il semble que chaque fois que vous pensez avoir tout entendu à ce sujet, quelque chose de nouveau apparaît. L'année dernière, ils ont eu la série télévisée. Ils se préparent maintenant à faire un film sur Sam Phillips avec Leonardo DiCaprio dans le rôle de Sam. Il y a toujours quelque chose de nouveau qui entretient l’intérêt pour Sun.

IL NOUS QUITTE DONC

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