• Blog de elpresse : ELVIS ET LE ROCKABILLY, reflexion elvis

     

    Blog de elpresse : ELVIS ET LE ROCKABILLY, reflexion elvis

     

    POUR LE FAMEUX SHOW EN MONDIOVISION DE JANVIER 1973

     

    C EST ELVIS LUI MEME QUI A L IDEE DE L AIGLE POUR LE JUMPSUIT . C EST L UNE DES 3 FOIS QU IL A FORMULE UNE DEMANDE A BILL BELEW POUR UN MOTIF

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  • La nuit où ... Ray Charles m'a guidée dans Harlem. Par Nicoletta.

     

    Ray Charles! Aucun artiste ne m'a jamais autant fait frissonner ni donné envie de monter sur scène. Je connais tous ses albums par coeur. En 1967, je suis à Montréal pour assurer un concert. J'apprends que Ray Charles y chante le soir même! Je saute sur l'occasion et demande l'autorisation à mon imprésario canadien d'aller féliciter le maître dans sa loge, sitôt le spectacle terminé. Me voici face à un grand homme séduisant, charismatique, jovial et surtout disponible, même après un show prodigieux de deux heures, où il a tout donné à son public. Je ne trouve rien d'autre à balbutier, dans un anglais encore approximatif à l'époque, que : « J'aimerais vous remercier et vous embrasser. » Ce geste spontané amuse « The Genius », qui m'invite à dîner. Avec Ray, ça passe ou ça casse : il palpe les veines du poignet de son interlocuteur et, pour lui, l'influx nerveux en dit davantage que les paroles. Le repas dure jusqu'à 6 heures du matin, entre Ray qui entonne des chansons d'Edith Piaf, qu'il avait bien connue, et moi qui lui découpe sa viande ! Dès qu'il ouvre la bouche, l'homme me passionne : il me parle même des films qu'il a « vus » dernièrement! A l'aube, je suis malheureusement certaine que jamais plus je ne le recroiserai...

     

    Mai 68, Paris. Les pavés s'envolent, les étudiants galopent et les grèves s'éternisent. Par chance, ma carrière n'en pâtit pas. Une nuit, vers 2 heures, coup de téléphone. Endormie, je tâtonne dans la pénombre et décroche le combiné. Une opératrice américaine m'indique qu'une personne de l'Ohio souhaite me parler. Mes yeux, encore à demi clos, s'écarquillent lorsqu'une voix puissante surgit dans l'écouteur. « Nicoooole! » La tonalité est reconnaissable entre des millions : Ray! là, au bout du fil, si loin, si proche! Il désire en savoir plus sur ma chanson « Il est mort le soleil » qu'il trouve superbe. Je n'en reviens pas et m'embringue dans une explication de texte hasardeuse. Je m'interromps, car je suis en train de décrire une merveille qu'il ne peut plus contempler : le soleil. Gênée, je me tais. Lui repart de plus belle : « Nicole? Viens à New York! Maintenant!» Deux jours plus tard, je reçois un billet d'avion direction la Grosse Pomme. Sur place, je loge au Plaza, dans la suite de Judy Garland, avec vue sur Central Park. Quarante-huit heures passent, pas de Ray Charles à l'horizon. Il a certainement oublié: je sais qu'il est anéanti par la perte de son ami Martin Luther King, assassiné le mois précédent. Le lendemain soir, pourtant, une énorme limousine blanche déboule devant l'hôtel. « Venez les filles ! » Fidèle à lui-même, chaleureux, drôle, Ray me convie à l'intérieur avec ma copine Anne. Je porte une robe prêtée par Paco Rabanne et elle une jupe multicolore. Impossible de passer inaperçues ! « Direction Harlem! » hurle Ray.

     

    Harlem! A l'époque, le quartier est encore marginalisé, dépourvu de ressources et associé à la criminalité new-yorkaise. La nuit s'est installée. Les façades des bâtiments se révèlent menaçantes, les lampadaires éborgnés et l'éclairage vacillant. « Cinq ans que je ne suis pas venu, et rien n'a changé ! » s'exclame Ray, hilare. La voiture se gare face à l'entrée d'un bar d'où s'échappent de suaves mélodies de jazz. Ray est invité à monter sur scène. Et le maître de s'exécuter, sans préparation. Le numéro du Genius est génial.

     

    A la sortie, on s'aperçoit que la limousine a disparu.Au bras de Ray, j'essaie d'interpeller les rares taxis qui passent. Aucun ne s'arrête! C'est quand même Ray Charles! Mais entouré de deux filles, sur le bord du trottoir, il apparaît aux yeux des chauffeurs comme un parrain local. Nous voici debout, seuls, dans Harlem. « Allons à pied jusqu'à la 136e ! » lance Ray en tendant le bras devant lui. Soit des blocs et des blocs plus loin ! Nous marchons, bras dessus, bras dessous, dans les entrailles de Harlem, le long de ses rues peu entretenues, où la mauvaise réputation colle aux trottoirs. Sur le chemin, les quelques Noirs que nous croisons reconnaissent Ray. Je distingue de l'admiration dans leur regard. Que ce soit le clochard ivre assis sur le bitume, cette femme en guenilles poussant son chariot ou les silhouettes nichées dans la pénombre, toujours la même marque de respect dans les yeux. Personne n'ose le toucher. Lui, pourtant, serre les mains avec générosité, tel le pape! Quand notre trio passe devant les églises, Ray nous révèle les secrets du gospel. Seules, Anne et moi aurions pu être agressées. Mais nous avons Ray, notre soleil de la nuit. Il anéantit cette frontière imaginaire que représente alors Harlem pour les Blancs. Le trio que nous formons réussit ce que Ray avait accompli par la musique, le « pont » entre le public blanc et le public noir. Nous voici arrivés à la 136e Rue, tandis que les premiers rayons du soleil se faufilent entre les immeubles. Il est l'heure de se quitter. Nous nous serrons dans les bras, émus, heureux.

     

    J'ai revu Ray plusieurs fois par la suite, mais par intervalles, hélas! trop espacés. Il chantera sa propre version  magistrale  d ( Il est mort le soleil)  , mais je regrette souvent de ne pas avoir enregistré de duo avec lui, car il avait le coeur sur la main.

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