• mogambo

    MOGAMBO

     

    Titre original: Mogambo

    Sortie US: 1953 (9 octobre)

    Durée: 115 min (1 h 55)

    Langue: Anglais

    Metro-Goldwyn-Mayer (MGM)

    Couleur (Technicolor)

    France 24 septembre 1954

    Victor Marswell capture des animaux africains pour les zoos du monde occidental et dirige des safaris. Arrive une américaine invitée là par un maharadja, lequel est déjà reparti pour son pays... et avec laquelle Victor prend le temps d'une amourette. Survient un couple d'anglais dont le mari anthropologue veut aller étudier les gorilles, et dont la femme est assez jolie pour donner à Marswell de bonnes raisons de diriger cette expédition risquée. Entre ces deux femmes et les dangers de l'Afrique, de beaux paysages de la terre et des cœurs...

     

    Grand classique du début des années 50, remake de "Red Dust" de 1932, Mogambo plonge le spectateur en pleine Afrique Noire. Le film a été tourné une dizaine d'années avant la fin du colonialisme des pays d'Afrique de l'Est comme l'Ouganda, le Kenya ou la Tanzanie mais il n'a aucune vocation à faire passer un message d'anticolonialisme... Mogambo se présente plus comme la mise en valeur par l'illustre réalisateur qu'est John Ford et par un technicolor soigné de magnifiques paysages, des grands espaces d'un continent sauvage, mystérieux et des peuples autochtones qui l'habitent que comme un jugement de politique extérieure des pays développés... On peut même se demander si on parle réellement ici d'un safari ou plutôt des tourments sentimentaux traversé par un quinquagénaire plongé en plein mélo psychologique.

    A sa sortie, le casting et les paysages exotiques feront du film un triangle amoureux presque culte. Victor Marswell, incarné par Clark Gable, est bougon, râleur, charismatique, vieillissant mais viril, a priori inapte au mariage et donc au bord de la solitude. C'est la personnification de l'homme idéal pour Eloïse Kelly et Linda Nordley, loin du contremaître confident, du mari fayot ou même de l'assistant vulgaire et brutal.
    Mais ce qui préoccupe dans Mogambo c'est le duel entre les deux personnages féminins. Eloïse Kelly (Ava Gardner), surnommée "Honey Bear", est chez elle dès la première scène, la scène de la douche. Femme volcanique, libre et libertine, indépendante et forte, elle affiche une décontraction, une impudeur. Elle chante comme les Africains, s'acclimate très rapidement. Ses traits d'esprits sauvent son manque de connaissances pour ne pas dire son ignorance. On pense ici au chewing-gum donné au singe ou au rhinocéros pris pour un kangourou.
    Avec Linda Nordley (Grace Kelly), quelle différence. Bourgeoise érudite, elle est angélique et naïve. Il est toutefois difficile de mettre la main sur ce collet monté, coincé, froid, trop bien élevé. Même son accent est snob dans le sens d'inaccessible. D'ailleurs, John Ford lui-même garde ses distances et ne la filme de près qu'à de rares occasions. Linda apparaît comme une femme possédant tout ce qu'Eloïse n'a plus (un foyer, une vie équilibrée, de l'argent) mais elle se révèle tout aussi malheureuse du point de vue de l'intime.
    Pour que Victor soit piégé par ce duel féminin, John Ford met en scène avec symétrie les prétextes à la romance. Le réalisateur considérait qu'il n'était pas difficile de faire un film, ce n'était pas un art, que le tout était de bien filmé les yeux. Et c'est ce qu'il fait avec Ava Gardner puis Grace Kelly. La lumière, que se soit le coucher de soleil ou le clair de lune, sert le regard des deux femmes.
    Un autre parallèle est également fait entre Linda et Eloïse. Cette dernière, bien que plus exubérante que l'épouse de l'anthropologue, est montrée comme une veuve très chrétienne tandis que Linda, bien que plus posée, est l'incarnation de la femme infidèle.
    Finalement, Victor ne trouvera le bonheur auprès de l'une (Eloïse) qu'après que toutes les possibilités de communion ait été épuisées avec l'autre (Linda). L'une est faite pour vivre avec Victor, l'autre pas. Tout le film veut montrer en quoi cet accord est réel, en quoi l'autre liaison est illusoire. C'est un film moral dans le sens où il étudie ce qu'est l'amour et le bonheur en profondeur.

    Quoiqu'il en soit, le film se caractérise par une mise en scène simple et belle ; par la richesse de ses dialogues, bourrés d'humour et de double sens, digne d'une comédie de boulevard. Victor compare, par exemple, Eloïse a une lionne tandis qu'elle le compare lui à un éléphant... L'interprétation est également brillante de la part d'un trio de légende. Clark Gable reste fidèle aux personnages de ses autres films et est donc naturel. Ava Gardner fait, elle, ressortir avec brio son tempérament de feu tandis que Grace Kelly se révèle convaincante en tant que Linda Nordley.

    En guise de conclusion, il convient de rappeler que John Ford a mis un soin tout particulier à filmer tour à tour la jalousie, la trahison, le mensonge et l'adultère et que cela fonctionne bien. Le désir féminin, tout en nuances, est capté avec justesse sur fond flamboyant de safari. La passion des sentiments est instinctive : le réalisateur use de parallèles non équivoque lorsqu'il filme sur le même plan les allers-retours rageurs d'Ava Gardner et d'une panthère enfermée dans une cage sur le bateau les éloignant de l'homme responsable de leurs tourments ! Enfin, ce qu'on peut également apprécier dans Mogambo est le côté « documentaire » du film lorsque John Ford n'hésite pas à filmer les membres des tribus sans chercher à cacher leur naturel, leur beauté nue dans un souci évident d'authenticité.

     

    Mogambo" signifie "Passion" en Swahili.

    - Coût de production du film : 3 100 000 dollars. Recettes: 8 200 000 dollars.

    - "Mogambo" est le remake du film "Red Dust" ("La belle de Saïgon", 1932) par Victor Fleming avec Clark Gable, Jean Harlow, Mary Astor et Gene Raymond. L'intrigue se passait en Indochine. John Lee Mahin est le scénariste des deux films.

    - Le film a été tourné à Okalataka (Congo), au Mont Kenya et à Thika (Kenya), à la rivière Kagera (Tanzanie) et à Isoila (Ouganda). Des scènes ont été également tournées aux studios britanniques de la MGM.

    - Tournage du 17 novembre 1952 au 28 janvier 1953 (première équipe). Plans tournés en octobre 1952 et février 1953 par la seconde équipe.

    - Le tournage fut perturbé par des conditions climatiques difficiles.

    - Les scènes de gorilles ont été dirigés par Yakima Canutt.

    - La musique est entièrement jouée par des tribus locals, ce qui est inhabituel à Hollywood.

    - Pendant le tournage, Clark Gable et Grace Kelly ont entamés une liaison qui dura plusieurs mois.

    - Ava Gardner a dû quitter l'Afrique et le tournage de "Mogambo" quelques temps pour se rendre à Londres et avorter. L'enfant était de Frank Sinatra, son mari.

    - Quand le film a été doublé pour son exportation en Espagne, les censeurs du dictateur Francisco Franco ont trouvé l'adultère entre Victor Marswell et Linda Nordley immoral. L'adultère ne devait être montré à l'écran. Aussi, la MGM a dû changer les relations entre les personnages. Linda et Donald n'étaient plus mari et femme mais frère et sœur. Cependant, la scène où Linda et Donald partagent le même lit n'a pas été supprimée ; l'adultère s'est finalement transformé en inceste...

    - Dans le film "The Courtship of Eddie's Father" ("Il faut marier Papa", 1963), Tom Corbett (Glenn Ford) regarde Mogambo à la télévision, plus précisement la scène du baiser entre Linda Nordley et Victor Marswell.

    - "Mogambo" est également le nom d'un personnage joué par Amrish Puri dans le film Boolywoodien "Mr India".

     

    En 1954 :
    - Nomination aux Oscars de la meilleure actrice pour Ava Gardner
    - Nomination aux Oscars du meilleur second rôle féminin pour Grace Kelly
    - Nomination du meilleur film par le BAFTA
    - Golden Globe du meilleur second rôle féminin remporté par Grace Kelly

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    http://youtu.be/NNdHRygue9s

    http://youtu.be/sJFOhTBelpU

    http://youtu.be/3FfGrZKpMaw

     

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