Ça faisait un bout de temps qu'on avait vu Elvis Presley dans la capitale. Deux ans, en fait. 2010: il est de retour, une nouvelle fois dans Elvis Story. De retour, oui, mais sous un nouveau visage, celui de Brandon Bennett. Résultat? Pour les fans du King, disons que c'est solide. Très solide. Devant des décors projetés en fond de scène, accompagné de sept musiciens et six choristes, l'interprète offre une belle performance. De Hound Dog à Jailhouse Rock en passant par Burning Love, tous les grands succès y passent. Et au fur et à mesure des morceaux, la voix de Bennett prend toute son ampleur. De similaire, elle devient presque identique. L'illusion est réussie. Le temps de quelques heures, on se dit qu'Elvis est vivant, sur la scène du Capitole. Jusqu'au 12 septembre.

 est évident qu'on est tenté de faire des comparaisons entre le spectacle original, créé en 1995, au Capitole (où il a passé 11 ans) et celui de 2010, déjà présenté à Saguenay et à Brossard. De même, on ne peut faire autrement que finir par comparer la prestation du nouveau Elvis, le Louisianais Brandon Bennett, et l'interprète original, le très apprécié rouquin Martin Fontaine, dont la transformation en Elvis était totale. Tout en appréciant le spectacle actuel pour ce qu'il est, les comparaisons sont inévitables.

Elvis Story, comme le dit si bien son titre, c'est l'histoire d'Elvis Presley, chronologiquement, de ses modestes débuts à sa fin. Le spectacle se déroule donc en crescendo, débutant plus lentement et devenant ensuite plus intense et souvent plus rythmé. Un comédien-narrateur, Serge Bonin, est ponctuellement sur scène pour situer les étapes de la vie et la carrière du «King», au fil d'une quarantaine de pièces musicales. Une présence intéressante, quelquefois dérangeante, on doit l'avouer.

Musicalement impeccable

Musicalement, c'est impeccable. Sept musiciens sont sur scène, dont une section de cuivre, appuyés par six choristes. La mise en scène est assurée par Geneviève Dorion-Coupal, chorégraphe depuis le début d'Elvis Story, et le réputé éclairagiste Yves Aucoin (Céline Dion). Un travail différent de la première mouture, moins élaboré scéniquement, la mise en scène revisitée étant «adaptée pour la tournée», donc plus légère, mais tout de même efficace.

Je sens (j'entends!) la question qui vous brûle les lèvres: et Elvis? Ou, clairement,

Brandon Bennett est-il aussi bon que Martin Fontaine? Oui... et non. Bennett est bon et malgré ses 27 ans, il est à son meilleur avec son «vieux» Elvis, cette portion de carrière couvrant presque toute la deuxième partie, la meilleure. Côté ressemblance, on peut dire qu'il a le physique de l'emploi : bouille à la Elvis, le sourire en coin, la moue Presley. La voix est bonne, juste et ressemblante, mais manque souvent de puissance et de projection, surtout en première partie. Un peu plus de mordant serait bienvenu... qualité possédée par Martin Fontaine.

La qualité sonore ne rend peut-être pas toujours justice à Bennett, car on manque souvent des paroles... et j'entendais quelquefois mieux mes voisins, dans la salle, que le chanteur. Son principal défaut? Sa façon de bouger, souvent mécanique et un peu forcée, manquant un peu d'aisance naturelle... contrairement à Fontaine, serions-nous tentée d'ajouter.

Mais Brandon Bennett est sympathique, possède un charisme certain et il est charmant. Au Soleil, récemment, il disait espérer que les gens de Québec lui donneraient une chance de faire vraiment ses preuves. Pourquoi pas?

Elvis Story est présenté au Théâtre Capitole jusqu'au 12 septembre.