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la sang a la tete
Le Sang à la tête
Le Sang à la tête est un film de Gilles Grangier réalisé en 1956.
Jean Gabin détesté, méprisé, moqué et cocu... Impossible ? Pourtant, en 1956, le réalisateur Gilles Grangier et le grand scénariste Michel Audiard se sont associés pour signer un singulier et méconnu drame adapté de Georges Simenon où le légendaire acteur, à contre-emploi, se retrouve du côté des perdants : Le Sang à la Tête.
- Réalisation : Gilles Grangier
- Scénario : D'après le roman de Georges Simenon Le Fils Cardinaud
- Adaptation : Gilles Grangier, Michel Audiard
- Dialogues : Michel Audiard
- Assistants réalisateurs : Jacques Deray, Bernard Paul
- Images : André Thomas
- Opérateur : René Ribault, assisté de Jean Benezech et Maurice Kaminsky
- Son : Robert Teisseire, assisté de Guy Chichignoud, Pierre Vigouroux
- Décors : Robert Bouladoux, assisté de James Allan
- Montage : Paul Cayatte, assisté de Liliane Saurel
- Musique : Henri Verdun
- Script-girl : Martine Guillou
- Maquillage : Yvonne Gasperina, Janine Casse
- Photographe de plateau : Robert Joffres
- Ensemblier : Georges Fluet
- Régisseur général : Jean Feix
- Régisseur adjoint : Jacques Serres
- Tournage dans les studios Éclair du 15 février au 13 avril 1956
- Tirage : Laboratoire Eclair, système sonore Euphone
- Production : Les Films Fernand Rivers
- Chef de production : Fernand Rivers
- Directeur de production : Maurice Saurel
- Distribution : Les Films Fernand Rivers
- Durée : 83 minutes
- Première présentation le 10 août 1956
- Genre : Comédie dramatique
- Visa d'exploitation : 17953
Distribution
- Jean Gabin : François Cardinaud, riche armateur de La Rochelle
- Renée Faure : Mademoiselle, la gouvernante
- Paul Frankeur : Drouin, le commandant du cargo
- Monique Mélinand : Marthe Cardinaud, la femme
- Claude Sylvain : Raymonde Babin, la fille de Titine
- Henri Crémieux : Hubert Mandine, associé de François
- Georgette Anys : Titine Babin, la poissonnière
- José Quaglio : Mimile Babin, le fils de Titine
- Paul Faivre : Mr Cardinaud, père
- Léonce Corne : Charles Mandine, autre associé de François
- Paul Azaïs : Alphonse, le patron des "Charentes"
- Odette Florelle : Sidonie Vauquier, la mère de Marthe
- Rivers Cadet : le patron de "Robinson"
- Paul Œttly : Julien Vauquier, le père de Marthe
- Yolande Laffon : Isabelle Mandine
- Julienne Paroli : Mme Cardinaud, mère
- Gabriel Gobin : Arthur Cardinaud, le frère de François
- Marcel Perès : Thévenot, un marinier
- Rudy Palmer : Vittorio, le chauffeur tabassé
- Joël Schmitt : le patron du "Grand Café"
- Jean-Louis Bras : le petit Jean Cardinaud
- Jacques Marin : l'agent de police
- Lucienne Gray : Marguerite, la femme de chambre
- France Asselin : Mauricette Cardinaud, femme d'Arthur
- Hugues Wanner : l'expert
- Albert Michel : Duleux, le chef de gare
- Zeimett : Julien, le serveur du "Grand Café"
- Bruno Balp : Pionsard, un bistrot
- René Hell : le chauffeur des "Cardinaud"
- Emile Genevois : le garçon de course
- Jimmy Perrys : un homme entrant au bistrot
- Jacques Deray : Alfred, un conducteur de car
- Georges Montant
- Marcel Roche
- Marthe Barbara-Val
- Martine Lambert
- Guy Henry
Après trente années de dur labeur, parti de presque rien, François Cardinaud (Gabin) a réussi à devenir un des hommes les plus influents et riches de La Rochelle. Mais le jour où sa femme disparait, les rancoeurs et la jalousie refont surface sur le port et viennent heurter l'ouvrier devenu bourgeois de plein fouet. Entre film à suspense et drame social, Le Sang à la Tête peint alors le portrait d'un homme déconnecté, méprisé non seulement par les ouvriers (et sa famille) qui voient en lui un traitre à son milieu, mais aussi par les notables de la ville qui refusent, sous leurs apparences hypocrites, à se lier à ce nouveau riche qui n'a jamais été un des leurs.
Car si la Rochelle de 1956 est belle, filmée avec simplicité (et non sans un certain académisme) par Grangier tout au long du film, sa population est quant à elle principalement constituée de menteur, d'hypocrites, de jaloux, tous tirés du roman Le Fils Cardinaud de Georges Simenon et que Michel Audiard dépeint avec rage dans son scénario étonnement austère et gris, grâce à des dialogues acides et des situations moroses (ce qui n'empêche pas les habituels traits d'humour tels que «Sans l'invention des sulfamides, elle nous vérolait toute la Charente») et qu'il qualifiera lui-même étonnement comme étant l'un de ses préférés.
Mais évidemment, c'est bien sur les larges épaules et dans le regard vide de Jean Gabin que se joue tout le film (et que Grangier retrouve alors pour la troisième fois après La vierge du Rhin et Gas-oil et avant des classiques tels que Les vieux de la vieille ou Le cave se rebiffe). Perdu, cherchant sa femme en essayant de sauver les apparences au milieu d'une ville dont il est à la fois un des maitres et un des parias, le monstre sacré se fait ici plus fragile, blessé et nous surprend avec sa voix entre fatigue, bonté et mélancolie. Il prête à merveille ses traits à cet homme, accusé d'avoir simplement réussi à force de travail («Je sais bien que l'argent fait pas le bonheur, mais vivre dans la merde non plus» lance-il a un moment) et qui essayera du mieux possible de s'accrocher à ceux qui lui sont chers («Pendant douze ans on a fait chambre commune mais rêve à part...»). A ces côtés, une galerie de seconds rôles réussis voit défiler de nombreux d'acteurs de l'époque (tels que Paul Frankeur ou Paul Azaïs).
Film étrange, méconnu, peu vu à sa sortie et présentant une facette inattendue d'un des plus grands acteurs du cinéma Français, Le Sang à la Tête est une sombre curiosité, pleine de peine et de mélancolie, que les amateurs se feront une joie de (re)découvrir.
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